Sacha Pyre vend majoritairement des vins de France chez Savina, à Welkenraedt.
« Quand j’ai commencé, tout ce que je savais du vin, c’était le boire. » Voilà comment Sacha Pyre, le gérant de Savina à Welkenraedt, résume ses débuts en 2016, sans faux semblant. Aucune expérience dans le domaine si ce n'est le plaisir de déboucher une bonne bouteille et une belle opportunité qui s’est présentée. « Je donnais un coup de main dans un magasin de vin à Dolhain. Franchement, je savais ouvrir une bouteille, mais l’expliquer, c’était une autre histoire. » Et pourtant, il est tombé dedans, doucement mais sûrement, en travaillant avec un passionné.
C’est là que tout s’est joué. Au fil des mois, il découvre le plaisir d’apprendre, de goûter, d’échanger. « Quand la maîtrise du produit est arrivée, le plaisir aussi. » En 2020, il reprend les rênes du magasin… juste à temps pour son week-end d’ouverture qui coïncide avec le premier confinement. Pas de quoi refroidir Sacha, qui a préféré se retrousser les manches plutôt que de broyer du noir.
Une inauguration au début du Covid, les inondations...
Pas question de rester les bras croisés pendant le Covid. Plutôt que de subir la situation, Sacha imagine des box découverte personnalisées, livrées directement aux portes des clients. « Ça m’a permis de créer du lien, même à distance. » Ce côté innovant, c’est un peu sa marque de fabrique. Proposer des idées qui sortent des sentiers battus, trouver des pépites qui surprennent, c’est ce qui motive Sacha au quotidien. « Les gens avaient besoin de réconfort, d’un petit plaisir à partager, et ça a marché. »
Savina a déménagé à Welkenraedt après les inondations de juillet 2021 qui ont ravagé son magasin de Dolhain.
Puis, en 2021, les inondations frappent la vallée de la Vesdre. Le magasin, alors installé en bord de Vesdre à Dolhain, sur la commune de Limbourg, est complètement dévasté. Mais là encore, Sacha garde son calme. « Ce n’était que des bouteilles de vin, pas ma maison, je ne suis pas à plaindre. » Rapidement, il trouve une nouvelle opportunité à Welkenraedt, rue de la Croix, à un jet de pierre du concept store Zinzoline & Patchouli, dans un local chargé d’histoire. « J’y étais déjà allé pour des cours et des dégustations. Ce lieu avait une âme, c’était évident. » En quelques mois, Savina renaît dans un cadre qui lui correspond parfaitement.
Plein d'idées pour se démarquer
Mais Sacha ne s’arrête pas là. Lorsqu'il emménage à Welkenraedt il veut se démarquer et apporter quelque chose de nouveau. « Les spiritueux commençaient à me passionner, je me suis dis que c'était une plus-value donc j'ai développé un bon rayon spiritueux avec calvados, armagnac, vodka, gin, whisky, rhum etc. » Une année il lance son propre calendrier de l'Avent, une autre il décide d'embouteiller son propre rhum.
« J'ai fait ça la première fois pour la fête des pères cette année. » Une première cuvée limitée de rhum du Venezuela 8 ans d'âge vieilli en fût de porto part en un clin d’œil. « J’aime bien l’idée de proposer quelque chose qu’on ne trouve nulle part ailleurs. » Pour les fêtes, il récidive avec une nouvelle édition limitée : un rhum fruité aux notes de noisette et de pâte d’amande. « C’est le genre de produit qui plaît autant aux débutants qu’aux amateurs. »
Un second rhum embouteillé par Savina vient de sortir en édition limitée pour les fêtes.
Ce sens de l’écoute, Sacha le cultive aussi avec ses vignerons, quasiment tous français. En travaillant en direct avec eux, il favorise les circuits courts et tisse des relations humaines fortes. « Ce ne sont pas juste des fournisseurs, on a un autre contact, c'est devenu presque des potes et eux me disent que ça leur permet d’avoir un ambassadeur pour leur vin. C'est donnant donnant. »
Des fioles pour éviter les mauvaises surprises
Ce qui distingue le caviste, c’est aussi cette capacité à comprendre les envies des clients. Un vin pour accompagner un repas ? Une bouteille pour revivre un souvenir de vacances ? Sacha prend le temps de conseiller et d’échanger. Et pour les amateurs de spiritueux, il a toujours une petite fiole prête pour sentir avant d’acheter. « Goûter en magasin, ce n’est pas possible, mais au moins, je veux que les gens aient une idée claire de ce qu’ils achètent. »
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